Accueil>Construire ses cours> Structurer ses enseignements> L’évaluation: enjeux

L’évaluation bien entendu est la mère de toutes les batailles. Parmi les mille aspects, voici quelques pistes de débats

  • Evaluation formative / sommative : une évaluation en cours de chapitre, pas ou peu prise en compte dans la moyenne, permet aux élèves d’identifier leurs réussites et leurs marges de progrès, et de s’adapter avant l’évaluation sommative, finale.

Idée brillante, séduisante. Et puis l’enseignant calcule son temps de travail et de correction… Il est toujours loisible de rebaptiser des exercices intermédiaires « évaluations formatives ». Par exemple, donner un devoir « maison » en invitant les élèves à solliciter toutes les aides disponibles (internet, conseils, demande auprès de l’enseignant à un stade intermédiaire de la réalisation , etc.) et en permettant de rendre une copie commune pour deux ou trois élèves ; l’objectif étant qu’ils réussissent la tâche.

Il est surtout possible, dans le cadre d’un travail à partir des compétences, de construire la compétence sur une large durée (voire sur l’année), et donc d’étaler son évaluation sur plusieurs moments, entrecoupés de reprises et remédiations.

  • Par-delà ces termes, c’est la question du statut de l’erreur qui est posée.

Si elle est une « faute », l’élève évite de s’y exposer : cours non appris, devoir non rendu par exemple. En revanche, si c’est une étape naturelle dans l’acquisition d’un savoir ou d’une méthode, l’élève peut davantage dire la réponse qui lui vient à l’esprit et corriger ensuite, il peut explorer des voies nouvelles sans risque du ridicule.

D’ailleurs une fois que l’on a expérimenté le fait de donner à un élève qui vient d’échouer à une évaluation, après due correction ou remédiation, une autre évaluation, on en comprend tout le potentiel d’amélioration. Il ne peut être question de généraliser cette pratique, mais face à des échecs que l’on sait liés à une démotivation, à une incompréhension non anticipée ou à une circonstance particulière, nous sommes libres de ne pas accepter une déception qui ne relève pas de la justice. Le plus difficile est d’éviter une bronca des élèves « sérieux » de la classe, mais avec un emploi ciblé et explicité (et valorisant pour l’élève concerné) c’est possible.

Deux points très importants nécessitent de plus longs développements et sont abordés au travers des liens ci-dessous:

L’évaluation: notes ou validation de compétences ?

L’évaluation des garçons et des filles

  • Toutes ces réflexions supposent une évaluation normée des activités.

A l’usage on s’aperçoit du potentiel formidable du travail non noté. Des tâches dans lesquelles les élèves auront trouvé un enrichissement personnel, et qu’une note viendrait salir d’une coloration utilitariste, mesquine, dégradante. Cela peut aller de l’organisation d’actions au profit des autres à des exposés profitant à toute la classe et d’abord à l’élève lui-même, etc. Trouver la valeur de l’acquis en lui-même, et non dans une évaluation extérieure, c’est le Graal !

  • Enfin l’évaluation pose la question de la remédiation.

Elle est posée comme une évidence par tous les livres de pédagogie. Dans un monde idéal, l’enseignant après avoir terminé un chapitre, donné l’évaluation finale (une à deux semaines plus tard), corrigé et rendu les copies (une à deux semaines plus tard), soit de deux semaines à un mois après la fin du cours, reviendrait sur des points non compris par une partie de la classe. Classe qui s’est entre-temps mobilisée sur d’autres savoirs dans sa matière, et qui a par ailleurs d’autres matières dans sa semaine qui elles aussi avancent…

Sauf à limiter la remédiation aux évaluations « formatives » (les exercices intermédiaires, comme on l’a vu), se pose donc un problème déontologique : on évalue une part d’échec (sauf à avoir 20/20 ou « acquis » sur toute la classe), et on laisse les élèves là ?

Un début de réponse se trouve dans la définition d’objectifs limités mais atteignables, plus faciles à valider en terme de compétences que de notes ; ou alors il faut expliquer aux élèves qui ont 10/20 qu’ils ont acquis l’essentiel de ce qui était attendu, quand les autres sont allés plus loin. Pas besoin dès lors de remédiation pour la plupart des élèves ! La classe avance correctement au rythme prévu.

L’autre piste est dans la construction du cours sur la durée, avec des reprises de la méthode et des contenus. Ceci suppose donc une programmation annuelle, abordée dans les pages en lien ici.

Pour aborder la mise en oeuvre des évaluations (dont DNB et Bac) ou l’erreur, cliquez sur les liens ci-dessous.

Evaluer

L’erreur: formes, origines, perceptions


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