Accueil>Construire ses cours> Structurer ses enseignements> L’autonomie: comment la mettre en oeuvre ?
La page qui suit est la mise en oeuvre des éléments placés dans les deux pages ci-dessous.
La quête d’autonomie et ses dangers chez l’adolescent
L’autonomie: une approche globale
Les exercices proposés ici sont structurés de manière à développer de plus en plus d’autonomie et d’aboutir sur une coopération ; bien entendu, rien n’interdit de commencer par des exercices finaux !
– Marges de liberté dans le cours
/ Conflit pédagogique : l’enseignant autorise ou suscite (par des propos volontairement et donc modérément provocateurs) la prise de parole contradictoire d’élèves, sur des points de dissensus avérés ou pour bousculer des évidences ; ainsi la parole se libère autour d’une pratique respectueuse du débat. Exemples : le réchauffement climatique a quelques conséquences positives…
/ Proposer des axes de corrigés multiples pour les travaux impliquant une réflexion (démonstration scientifique, paragraphe argumenté, composition, dissertation…) ou pour les analyses de documents, et non pas LE corrigé du professeur ; quoi de mieux alors que de s’appuyer sur les structures proposées par des élèves, afin de valoriser les pensées alternatives et libérer les possibles ?
/ Faire approfondir un cours (recherches faisant appel aux souvenirs familiaux, recherches niveau lycée d’un point de cours de 3e / post-bac d’un point du cours en Terminale…), afin de dépasser le formalisme étroit du programme, libérer la curiosité et valoriser la capacité de connaissance des élèves, en toute liberté (appel aux seuls volontaires avec points bonus, choix libre de sujets pour des travaux non notés).
– Travaux à grande marge de liberté en groupes
/ Traitement d’une question ouverte à l’aide d’un dossier, en groupe.
/ Recherches et exposés en groupes, avec libre choix du sujet.
/ Exposition dans le lycée.
/Participation à un prix, à une journée nationale ou mondiale, à un concours.
/ Préparation d’un voyage scolaire (de la simple réalisation de fiches sur les lieux ou les structures qui seront visités à la mise en place concrète des parcours et structures).
– Travaux à grande marge de liberté individuelle
/ Présentation d’une œuvre choisie librement, juste en lien avec le programme ; réalisation d’un « musée imaginaire » de la classe: individuellement ou par binôme est réalisée une diapo ( l’oeuvre, sa présentation rapide, son intérêt), le vernissage étant la projection du diaporama avec intervention de chacun sur « son » oeuvre.
/ Présentation d’un fait d’actualité librement choisi, en lien avec le programme.
/ Les EPI s’intègrent bien entendu ici ; ils font l’objet d’un développement spécifique infra.
– Confrontation de points de vue dans un contexte de coopération
/ Rencontre avec des acteurs extérieurs au lycée : scientifique travaillant sur un sujet sensible, personne revenant de l’étranger, réalisateur ayant monté une œuvre au programme, décideur…
/ Organisation de débats contradictoires (après recherches), avec publication d’un article en rendant compte ou bien obligation de poser une décision commune ; jeu de rôles
[les pages consacrées à « Dire, débattre » approfondissent ces axes de travail.]
– Revenir à des exercices s’appuyant sur l’interdépendance, avec une dimension morale forte
/ Travaux de révision de fin d’année en équipes (comparaisons de manuels, de cours… ; jeux questions / réponses ).
/ Aide aux élèves des classes inférieures (tutorat, conseils d’orientation).
/ Placer des éléments divers sur le site du lycée pour aider à la réussite de tous.
/ organisation et mise en œuvre de la Fête des troisièmes / terminales (tâches simples mais multiples)
/ Réfléchir et agir sur l’environnement au lycée : actions contre le gaspillage, implantation de composteurs
– Des actions qui aboutissent à un consensus au terme de la mise en commun d’apports divers :
/ recherche sur deux religions menées individuellement par les moitiés de la classe, puis on échange les fiches et par groupe on cherche à synthétiser un lot de fiches en une réponse claire (toutes les questions se posent alors); enfin on met en commun
/ fiche sur une méthode, une procédure, où les élèves établissent en commun ce qu’ils savent (exemple : en début d’année sur ce qui a été vu l’année précédente) et élaborent des critères d’appréciation
-Des actions qui regroupent tous ces aspects
L’éventail de la pédagogie de projet est vaste, qui permet de favoriser l’autonomie.
Je souhaite, à titre exceptionnel, mettre en avant un exemple issu du monde extra-scolaire. L’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) encadre de nombreuses actions, dont les Maisons des jeunes et de la culture (les fameuses MJC). A ce titre elle jouit d’une excellente expérience, et elle développe à partir de là une réflexion formidablement riche.
Ainsi, dans Apprentissage de l’autonomie et quête de sens : l’accompagnement des pratiques culturelles et artistiques des jeunes dans les MJC et les Foyers ruraux [1], on peut lire comment des jeunes ont accédé à une autonomie responsable en montant des projets culturels de A à Z. Au passage des conseils sont donnés, nés de la pratique, afin que le projet porte réellement vers une autonomie. Une mine d’or !!!
Des points de passage sont indiqués :
- « Etre là sans être là »: fixer un horizon et savoir s’effacer
- Impliquer les jeunes dans la prise de décision
- accompagner en tâtonnant et en s’appuyant sur les formations et trajectoires des accompagnants
- Faire appel à des partenaires pour ouvrir l’horizon
[1] Apprentissage de l’autonomie et quête de sens : l’accompagnement des pratiques culturelles et artistiques des jeunes dans les MJC et les Foyers ruraux; Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) NOTES & RAPPORTS, Chantal DAHAN, chargée d’études et de recherche INJEP, Louis JÉSU, sociologue, chercheur associé INJEP, décembre 2018
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