Accueil> Enseignement et genre>Les éléments du débat : genre, féminisme, LGBT… et des décennies qui passent
Plan :
– Le genre, un élément parmi d’autres dans la construction d’une identité et dans le débat démocratique
– Sexe(s), Genre(s), et stéréotypes
– Un débat virulent sur le genre, entre conservateurs et féministes
– Pour une lecture dépassionnée des questions de genre
– Le genre, un élément parmi d’autres dans la construction d’une identité et dans le débat démocratique
Cette partie sera brève, le temps de rappeler certaines évidences.
Les différences de genre ne sont que l’une des formes que prennent les différences au sein de l’humanité. Entre deux individus, les différences biologiques, éducatives, culturelles, de choix, de destin, de raisonnement, sont infinies et pèsent bien lourd dans la condition observée à un temps T.
Pour ne prendre que les inégalités, Gisèle Halimi écrit dans son ouvrage phare « La cause des femmes » [1]:
« Disons, pour faire vite, que le capitalisme est responsable certes de la majeure partie de nos maux, mais qu’il n’est pas l’unique responsable. » Selon elle le machisme se place donc en second rang (le féminisme avait alors maille à partir avec les marxistes qui lui reprochaient de détourner l’engagement de la cause qu’ils jugeaient majeure ).
Par ailleurs, si nous choisissons de nous pencher sur nos différences et nos blessures, si la sociologie nous présente comme au moins en partie déterminés et inégaux, il est bon aussi de rappeler que ce qui nous rapproche est quantitativement le plus important.
Il y a, en biologie, un unique genre humain… Et il reste une part non négligeable d’égalité devant le loi qu’on ne peut rejeter et une égalité fondamentale en démocratie. Un citoyen ne saurait se limiter à une identité, ce qui serait infiniment réducteur au regard des mille dimensions et de la richesse de chaque être humain, ainsi que de la liberté de penser et de changer. Ainsi pour qu’un débat soit possible, il faut que chacun soit reconnu à égale dignité.
– Sexe(s), genre(s) et stéréotypes
Le mot « genre » est difficile à définir [2] , alors allons progressivement.
Le premier stade est le sexe biologique et congénital.
Des garçons (chromosomes X et Y, un pénis, 2 testicules, testostérone) et des filles( 2 chromosomes X, un vagin, ovaires et œstrogènes).
Beaucoup s’arrêtent à ce cas ultra-dominant.
Mais déjà la chose est plus compliquée. 1 à 2% des naissances comportent une différence par rapport à ces standards. Et même, par exemple, dans le cas de garçons, la présence dans l’organisme d’hormones féminines peut être observées bien après la naissance. Les biologistes parlent donc de porosité entre ces deux sexes plutôt que de rupture.
Ensuite vient la vie. Le sexe biologique ne pose pas de question dans l’écrasante majorité des cas. Mais pour moins de 5% environ des individus (proportion très stable, quelle que soit l’époque, quel que soit le lieu sur Terre) il y a non concordance.
Il y a tout d’abord le sexe d’identité qui peut être différent du sexe biologique. Comme le montre le schéma ci-dessous, les cas de figure sont extrêmement nombreux dans l’identité individuelle. Pour certaines personnes il est question de transidentité (les statistiques sont rares, il semblerait qu’aux Etats-Unis cela concerne une personne sur 3 000, en Grèce une personne sur 1 000).
[Cette dimension de sexe d’identité, congénital, résistant aux stéréotypes, peut sembler contredire l’idée d’un sexe principalement social; c’est l’idée qu’avance Jordan Peterson, professeur d’université à Harvard puis Toronto. Si le personnage est polémique, l’idée pose question. ]
Vient ensuite une possible différence entre le sexe biologique et le sexe d’affection (libidinal). L’amour a ses lois. Sur le schéma, on peut voir que les cas de figure là aussi sont extrêmement variés.

Sur la dimension statistique, on est donc dans un cas de figure qui peut concerner en moyenne une personne par classe pour l’homosexualité, et pour la transidentité une personne dans un lycée de taille moyenne.
Pour approfondir la question de l’homosexualité ou de la transidentité, cliquez ici.
Vient enfin le sexe légal. Il est défini à la naissance en fonction du sexe biologique. Mais comme on l’a vu cela pose problème pour les enfants n’entrant pas dans une des deux cases prévues, et qui pourtant méritent autant que les autres une reconnaissance légale. La question résolue dans de plus en plus de pays (genre « neutre » ou « autre ») pose encore question à de nombreuses administrations.
Mais ce sexe légal peut évoluer. En France depuis 2016 une loi établit la possibilité de changer de prénom à l’Etat civil, pour les majeurs mais aussi pour les mineurs accompagnés de leurs parents, et sans qu’il y ait besoin d’un certificat médical. On peut donc conserver son sexe biologique tout en ayant une vie sociale autour d’un prénom non attaché à ce sexe.
Il reste cependant plus difficile de changer le sexe à l’Etat civil. Il faut une décision du Tribunal de Grande instance, reposant sur un faisceau de preuves manifestes. Cela nécessite donc d’assumer publiquement sa double identité conflictuelle durant une assez longue période. Ce peut être le cas d’années scolaires, avec des documents officiels marqués de l’autre identité, ce qui met dans des situations embarrassantes et potentiellement douloureuses.
Mais il reste une étape dans la construction identitaire, non obligatoire celle-ci ; c’est la question des stéréotypes. Parmi les kyrielles de postures possibles au sein d’une société humaine, des cohérences ont été établies et sexuellement attribuées. Si ces rôles varient d’une société à une autre [3] et d’une époque à une autre, ad minima quelques éléments observés dans les sociétés occidentales contemporaines peuvent être regroupés. Ils sont présentés dans le schéma ci-dessous.
Cette attribution de caractéristiques de comportements en fonction des sexes est ce que l’on appelle le sexisme.

Rappelons que les neuro-sciences ont montré que chez les plus jeunes enfants les cerveaux des garçons et des filles étaient quasi identiquement (et faiblement ) connectés. Des différences existent, qui correspondent à la mise en fonctionnement des organes sexuels spécifiques, et semble-t-il à une capacité langagière initiale supérieure des filles ainsi qu’à une supériorité des garçons dans les tâches de rotation mentale tridimensionnelle (cela a été observé dès 3 à 5 mois, ou dans de nombreuses civilisations aux stéréotypes variés) [4] . Mais on est là sur une part limitée de nos aptitudes cérébrales, et les différences interindividuelles sont majeures. Autant dire que les cerveaux construisent la plupart de leurs innombrables connexions après la naissance sous l’action des stimulations et usages effectifs.
Pour un approfondissement sur Genre et cerveau, cliquez ici.
L’ensemble de ces considérations construit une identification à ce qui est perçu comme étant un homme, une femme, ou l’infinie variété des identités résumées dans l’appellation LGBT. C’est cela qu’on appelle le « genre ».
La construction de l’identité sexuée débute rapidement chez l’enfant, dès 2-3 ans il a déjà des repères liés à des fréquences observées (l’enfant est un statisticien qui s’ignore), vers 4 ans il est très attaché à ce que chacun reste dans son genre identifié. Il faut attendre environ 7 ans pour qu’une certaine souplesse revienne avec le sentiment de sécurité, avant la nouvelle rigidité des représentations pendant l’adolescence [5]. Phase d’incertitude et rigidité des représentations vont donc de pair; l’individu se protège de la peur de l’inconnu.
– Un débat virulent sur le genre, entre conservateurs et féministes
La lecture biologique du genre et le sexisme ont longtemps fait système, sous la forme d’un essentialisme (on est ce qu’on est, non ce que l’on devient ou ce que l’on veut être) et d’une idée de complémentarité entre les sexes.
Mais au fil des années une protestation a monté contre une société dans laquelle chacun jouerait un rôle prédéfini, avec la mise en avant de l’individu et de sa liberté dans tout le monde occidental (avec des racines modernes et une cristallisation dans les années 1960). Pour la cause des femmes la contestation a porté sur l’idée qu’en fait de complémentarité on assistait davantage à une domination des hommes. Domination politique, économique, symbolique, avec des accès de violence physique non sanctionnés. Que l’on songe au succès de la chanson « Mon homme » chantée par Mistinguett (1920), Piaf ou Juliette Gréco (1963) :
« Il m’ fout des coups / Il m’ prend mes sous / Je suis à bout / Mais malgré tout / Que voulez-vous / Je l’ai tellement dans la peau… »
Rapidement cette lutte pour l’égalité (féminisme) a pris la forme d’une recherche des origines de l’inégalité, avec un rejet de la dimension biologique au profit de la construction sociale, et avec pour étendard la célèbre phrase de Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient » (Le deuxième sexe, 1949).
L’éducation est donc tombée sous le coup des critiques. L’école a été analysée au prisme de la domination du masculin sur le féminin (chez les élèves mais aussi chez les personnels).
Aujourd’hui ce discours féministe domine la production universitaire et la recherche pédagogique, mais des espaces de débat subsistent en-dehors.
Aux Etats-Unis, pays leader de la cause féministe, l’identité (liée au statut de « victime ») devient un fondement du discours politique, et le mouvement « woke » s’impose dans les débats avec virulence.
En France l’opposition entre féministes et essentialistes s’est illustrée avec les affrontements autour de « la théorie du genre » notamment lorsque Najat Vallaud Balkacem, ministre des droits des femmes, proposa l’ABCD de l’égalité dans les écoles primaires. La « manif’ pour tous » venant juste après a montré l’absence de discussion apaisée sur ces sujets. Les ABCD ont été ramenés à une simple proposition pédagogique aux professeurs des écoles.
De manière plus signifiante, les populations qui sont les plus ancrées dans les stéréotypes de genres sont celles qui profitent le moins de la mondialisation libérale : les catégories populaires [6] et les personnes issues d’une immigration récente dont les cultures d’origine reposent sur une division sexuée des rôles sociaux [7]. En effet cela fait bien longtemps que le capitalisme tertiarisé manque de cadres, et demande la promotion des femmes (tout comme l’armée qui manque de spécialistes) ; dans les milieux bourgeois, l’éducation des filles n’a plus rien à envier à celle des garçons.
Le discours d’égalité entre les sexes est-il un discours de classe ou ethnocentriste ? Doit-on accepter une part de stéréotypes au nom de la culture d’origine ? A l’heure des gilets jaunes et des polémiques sur le voile, on sent bien que des discours venant d’en haut suscitent des résistances.
D’autant que cet arbre cache peut-être la forêt d’une discussion de la place de l’individualisme (la liberté de l’individu mondialisé, adaptatif, à fort capital personnel donc), par des personnes qui font le bilan de décennies de libéralisme mondialisé, et qui ne trouvent pas que des défauts à l’ancien système dans lequel chacun s’obligeait à tenir un rôle. Par exemple, l’attraction qu’exerce un Islam (instrumentalisé comme outil social) auprès de certaines personnes de milieux défavorisés, comme garant d’un ordre perçu comme protecteur [8] n’est que l’un des signes d’une réaction que l’on trouve aussi dans une remise en question de la méritocratie dans le vote protestataire (voir la page de ce site consacrée à ce sujet). Le discours sur le genre est par certains associé à un discours des élites.
Au moment où les progrès de l’égalité face à une vision de complémentarité entre les sexes semblent contestés, le moment est peut-être venu de chercher les bases d’un nouveau souffle dans une réflexion véritablement posée sur le genre, et plus seulement sur le féminisme.
– Pour une lecture dépassionnée des questions de genre
Cette relance de la discussion peut partir de quelques interrogations, assez simples.
Dans le champ professionnel, de nombreux écrits déplorent la rareté de femmes au sein de métiers liés à l’exercice du pouvoir.
Est-ce à dire que leurs auteurs, souvent très engagés, considèrent que le féminisme est un allié objectif de ce que certains appellent le capitalisme mondialisé et le militarisme, et veulent que davantage de femmes deviennent guerrières ou spéculatrices boursières ?
Ou bien ces postes de domination sont-ils considérés comme entraînant celles et ceux qui y participent dans une forme de violence ? Et il faut se demander si les hommes, à ce jour majoritaires, poussés à tant perdre (bonne conscience, vie de famille, jusqu’à la santé ou la vie…) pour de l’argent ou du pouvoir, ne sont pas les premières victimes des stéréotypes de genre. On rejette les scènes de violence faites aux femmes dans les films, fort bien ! A quand une telle sollicitude pour les scènes qui voient des hommes pour le moins malmenés… ? [9]
Poser cela c’est s’interroger sur le projet de société final, par-delà la simple participation au système de domination. Les femmes qui privilégieraient leurs valeurs personnelles ne sont-elles pas à l’avant-garde d’une société nouvelle, émancipée, pacifique, plutôt que des victimes occupant des fonctions déclassées ?
Par ailleurs, au sein même de l’institution scolaire, les affirmations qui ont poussé vers une meilleure place les filles, ce qui est un progrès indéniable, laissent apparaître des questions troublantes.
Les garçons seraient violents et compétitifs par l’effet des stéréotypes les poussant à dominer. Cette explication un peu courte ne se retrouve guère lorsque les sciences sociales étudient les violences urbaines, par exemple. Où l’on invoque l’injustice sociale, les carences affectives, la peur du déclassement pour rechercher les racines du mal. Pourquoi un tel écart dès lors qu’on parle d’éducation ?
Ainsi, les années du Secondaire sont celle de l’adolescence, donc de la puberté. Mais elle n’intervient pas au même moment pour filles et garçons ! Deux à trois ans de décalage, avec un pic de perturbation en milieu de Collège pour les filles, et en milieu de Lycée pour les garçons. C’est un tabou complet de la pédagogie. On ne l’évoque jamais. Les enseignants le savent, les parents le savent, les psychologues le savent, les élèves l’abordent en SVT et l’EPS en tient compte, mais en vain on en recherche la trace dans les études et publications. 2 à 3 ans de décalage, et on fait comme si de rien n’était. Vraiment ?
Le discours communément entendu sur le genre, qui est en fait un discours féministe, gagnerait à tenir sa promesse, à inclure dans le genre tous ses acteurs, à part égale, sans leur faire endosser à priori une chasuble de victime ou de coupable. Les personnes LGBT ont déjà pris leur place, au côté des femmes. A quand une mobilisation des hommes ?
Et ça tombe bien, puisque des évolutions puissantes sont en cours. Pas étonnant, lorsqu’on songe que cela fait bientôt 60 ans que le féminisme se diffuse. Que les femmes, mais aussi les hommes des pays occidentaux entendent explicitement formulés des appels à une émancipation qui entre en écho avec la diffusion de l’individualisme.
Prenons le champ professionnel, puisqu’il est considéré comme le plus emblématique des inégalités. Une à une les Bastille tombent. Les nouveaux juges sont aux 2/3 des femmes (et au-delà les formations juridiques à l’université) ? C’est une filière déclassée. Vraiment ? Alors prenons les médecins, l’une des professions les plus élitistes socialement (40% des nouveaux médecins sont enfants de cadres). Là aussi, 2/3 de femmes dans les nouveaux entrants. Restent les ingénieurs, partout présentés comme l’alpha et l’oméga de la réussite sociale ( ?). Là encore la part de femmes ne cesse de croître. Et on n’entend pas parler des Sciences Po, dominés par les filles (des formations déclassées ?), et des écoles de commerce où les filles dominent d’une courte tête.
Lorsque l’on observe, par exemple, la baisse du nombre de volontaires dans les armées occidentales (il manque plus de mille pilotes dans l’US Air Force faute de candidats …), les hommes eux aussi commencent à s’émanciper des stéréotypes.
L’explication de l’arrivée de femmes dans une profession par son déclassement social est décidément bien courte. Après des temps d’exclusion du pouvoir, les femmes au cours du XXe siècle ont mètre par mètre conquis les positions, au point aujourd’hui d’être majoritaires dans toutes les formes du pouvoir à l’exception d’une seule, toujours mise en avant, les ingénieurs, elle aussi grignotée. La pyramide des âges du pouvoir se féminise massivement, par la base. Le pouvoir, aujourd’hui, c’est un homme qui prépare sa retraite et une femme qui se prépare à le remplacer.
Quels sens donner à ces évolutions, comment les incorporer à un discours actualisé face aux défis de la société d’aujourd’hui ?
Il serait étonnant que les acteurs de l’éducation (parents, élèves, enseignants..) n’aient pour leur part en rien modifié leurs actions ou tout au moins leurs représentations.
Une dernière question fondamentale est la place de la liberté.
Le primat accordé à la détermination identitaire fige les actions et ne permet pas la prise en compte des évolutions. Pourtant on obtient des résultats formidables en écoutant les personnes, ce que l’on se doit de pratiquer lorsque l’on est enseignant…
Le livre du grand géographe Jacques Lévy, Théorie de la justice spatiale, est l’un de ceux qui montrent la voie. Se penchant sur les raisons qui poussent des individus à choisir un lieu de vie, et sans rien ignorer des théories sociologiques ou philosophiques, notamment de celles qui jugent les acteurs comme étant déterminés, ce livre écoute des discours qui se révèlent structurés, cohérents. Les acteurs savent ce qu’ils font en achetant un pavillon en périphérie ou en louant un 2 pièces de centre-ville, à prix égal. Que n’accordons-nous pas un peu de crédit aux choix conscientisés des enseignants et élèves ?
Un exemple frappant est celui de l’orientation des jeunes femmes diplômées des différents Sciences Po. Est-il étudiantes plus conscientisées sur les questions de genre ? Et pourtant, inlassablement, elles s’orientent davantage vers l’humanitaire, les ressources humaines ou les études sur la paix que les étudiants, majoritaires dans les cursus finance ou défense. Soumission, ou indépendance d’esprit ?
Bien entendu le combat féministe n’est pas terminé, il reste des préjugés et des violences à bousculer. Mais peut-être gagnerions-nous tous à commencer à reprendre le dossier et à réfléchir à ce que nous pouvons construire, ensemble.
Des études commencent à paraître, qui vont dans ce sens. Il y a matière.
Mais le féminisme qui observe la situation d’individus qui ont 40-60 ans, en lutte pour le pouvoir (les condisciples des personnes qui occupent micros et postes universitaires), observe le résultat de l’école d’il y a 30 ans !
L’école d’aujourd’hui forme les personnes qui seront au pouvoir dans 20-30 ans.
Et on y constate l’échec de nombre de garçons. A quand une attention à tous ? Pour que notre système aille vers l’égalité, vraiment, la liberté, aussi, et la fraternité, ce qui n’est pas un vain mot.
[1] : Gisèle Halimi, La cause des femmes, Grasset, 1973
[2] : Dans « Introduction aux études sur le genre », les auteurs consacrent 63 pages à une approche du concept. Laure Bereni, Sébastien Chauvin, Alexandre Jaunat, Anne Revillard, Introduction aux études de genre, De Boeck, 2020
[3] : Hugues Lagrange (Le déni des cultures, Le Seuil, 2010) le rappelle en montrant les profondes différences dans le statut social des femmes d’origine africaine vivant en France, en fonction de la culture dont elles sont issues. Et Ivan Jablonka (« Que faire des hommes », Esprit, janvier 2021), après avoir évoqué « un père qui envoie sa fille adolescente se marier au pays, un musulman bigot et homophobe » affirme : « Le type de masculinité, bien davantage que l’exposition aux discriminations, permet d’apprécier la compatibilité féministe d’un homme. » Pas de complaisance ni de naïveté donc face aux différences de discours sur le genre.
[4] : http://www.scilogs.fr/raisonetpsychologie/le-sexe-du-cerveau/
[5] : Entretien avec Anne Dafflon Novelle, « Comment se construit l’identité sexuelle », dans La psychologie de l’enfant en 30 questions, Sciences humaines, Hors série, février-mars 2021
[6] : « La valorisation des attitudes viriles peut probablement être considérée comme un invariant des sociabilités juvéniles en milieu populaire. »Arnaud Baubérot, sous la direction de Jean-Jacques Courtine, Histoire de la virilité, tome 3 (La virilité en crise ? Le XXe-XXIe siècle), Seuil, 2011
[7] : Les cultures et non les religions, comme l’a montré par exemple Germaine Tillion dans « Le Harem et les cousins » (Le Seuil, 1966) : l’Islam et le Catholicisme ont vu leurs préceptes contredits par des populations unies autour de la Méditerranée dans un même besoin de contrôler les mariages au service d’une vision patrimoniale et patriarcale, limitant la liberté des femmes.
[8] : Agnès De Féo, Derrière le niqab – 10 ans d’enquête sur les femmes qui ont porté et enlevé le voile intégral, Armand Colin, 2020
[9] : « Ce n’est pas verser des « male tears » que de rappeler ceci : les hommes sont parfois les otages, sinon les victimes, de leur genre. » Ivan Jablonka, « Que faire des hommes ? », Esprit, janvier 2021