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La Marseillaise
Chant de guerre de l’armée du Rhin, composé par Rouget de Lisle à Strasbourg le 26 avril 1792. II fut appelé « Marseillaise » car il fut repris par les troupes de volontaires (fédérés) venus de Marseille.
Il devint hymne national en 1795, puis à nouveau en 1879.
I
Allons, enfants de la Patrie
Le jour de gloire est arrivé.
Contre nous de la tyrannie1
L’étendard sanglant est levé. (bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans nos bras
Egorger nos fils et nos compagnes.
Refrain
Aux armes, citoyens!
Formez vos bataillons.
Marchons, marchons,
Qu’un sang impur abreuve nos sillons.
V
Français, en guerriers magnanimes2,
Portez ou retenez vos coups;
Epargnez ces tristes victimes
A regret s’armant contre nous. (bis)
Mais les despotes3 sanguinaires,
Mais les complices de Bouillè,
Tous ces tigres sans pitié
Déchirent le sein de leur mère!
VI
Amour sacré de la Patrie,
Conduis, soutiens nos bras vengeurs !
Liberté, liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs. (bis)
Sous vos drapeaux que la victoire
Accoure à tes mâles accents,
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !
Chronologie:
1791: 1er octobre, première séance de l’Assemblée
Législative (monarchie parlementaire, Louis XVI est toujours roi)
1792: 20 avril, la guerre est déclarée par la France à l’empereur d’Autriche
: mai, les troupes françaises conduites par des généraux nobles vont d’échecs en déroutes
Vocabulaire:
1 tyrannie: gouvernement injuste et cruel
2 magnanime: qui est prêt au pardon des injures, à la bienveillance envers les vaincus
3 despote: prince qui gouverne avec une autorité
arbitraire et absolue
4 Bouillé (marquis de): noble commandant la place de Metz, qui a préparé la tentative de fuite de Louis XVI en 1791 (stoppée à Varennes)
1/
D’après ce chant, dans quelle situation se trouve la France au printemps 1792 ?
Relève les actions menées par:
– les étrangers:
– les Français:
En t’appuyant sur tes réponses, trouve quels sentiments traversent alors la population française selon ce chant.
2/
Comment sont désignés les soldats français dans ce chant ?
Explique qui représentent les deux passages soulignés.
Complète ce tableau en recherchant les idées, régimes ou personnes correspondant.
| en France | parmi les étrangers |
ce(ux) que les soldats français doivent protéger ou épargner |
|
|
ce(ux) que les soldats français doivent vaincre |
|
|
D‘après tes réponses, quelles sont les deux principales motivations des soldats français ?
3/
Présente le document 1 (nature, sujet, auteur, date, source).
Ce texte est-il de nature à amplifier ou apaiser les sentiments évoqués a la question 1 ? (justifie ta réponse)
Ce texte est-il de nature à confirmer ou contredire les motivations évoquées a la question 2 ? (justifie ta réponse)
4/
Présente le document 2 (nature, sujet, auteur, date, source).
Comment se traduit dans les faits l’esprit décrit dans la Marseillaise ?
Conclusion
Qu’est-ce qui justifie le choix de la Marseillaise comme hymne national ?
Le texte de la Marseillaise traduit-i1 la réalité historique ?
Document 1:
Manifeste du duc de Brunswick (extraits)
(25 juillet 1792, connu à Paris le 1er août; il fut rédigé par un noble français « émigré » et signé par le duc au nom des souverains autrichien et prussien)
Un but qui tient au cœur des deux souverains’, c’est de faire cesser l’anarchie dans l’intérieur de la France, d’arrêter les attaques portées au trône et à l’autel, de rendre au Roi la sécurité et la liberté dont il est privé.
La ville de Paris et tous ses habitants seront tenus de se soumettre sur-le-champ et sans délai au Roi, de le mettre en pleine et entière liberté, et de lui assurer, ainsi qu’à toutes les personnes royales le respect auxquels le droit oblige les sujets envers leur souverain.
Si le château des Tuileries est forcé ou insulté, s’il est fait la moindre violence, le moindre outrage à leurs Majestés, le Roi, la Reine et la famille royale, alors leurs Majestés impériale et royale en tireront une vengeance exemplaire et à jamais mémorable, en livrant la ville de Paris à une exécution militaire, et les révoltés coupables d’attentats aux supplices qu’ils auront mérités.
l: l’empereur d’Autriche et le roi de Prusse.
Document 2:
Le parti de la Révolution, stimulé plus qu’effrayé par les débuts de la guerre, tient le haut du pavé. On le sent à la présence, sur la route, des soldats fédérés. Ces troupes armées qui convergent vers Paris, s’y rendent en application de l’appel lancé par l’Assemblée, auquel cependant Louis XVI avait opposé son veto: mais le 2 juillet, l’Assemblée avait tourné la décision royale en décrétant que les fédérés des départements assisteraient à la fête parisienne du 14 juillet, puis se rendraient au camp de Soissons.
Cette dernière précaution était presque superflue, les bataillons, en dépit du veto royal, prenaient déjà la route, comme c’était le cas le jour même, pour les 500 hommes du bataillon de Marseille. Ce partout ils convergent vers la capitale: certains arrivent pour le 14 juillet (les Toulonnais), d’autres plus tard, ainsi les Bretons du Finistère Je 25; les Marseillais le 30, qui d’entrée manifestent leur présence en s’en prenant aux gardes nationaux fayettistes1… Cette présence physique de la Révolution » en marche » se complète de toute une atmosphère, d’un mouvement des esprits dans le feu même de l’action.
1: partisans d’une révolution modérée, qui maintiendrait le roi au pouvoir.
M. VovelIe, La chute de la monarchie (1787-1792), Le Seuil, Paris, 1972